Julia Varga a suivi pendant plusieurs mois des jeunes qui fréquentent Mosaïque, la structure d'accueil du service municipal Hygiène et Santé d'Aubervilliers. L'artiste plasticienne a posé sa caméra dans un lieu singulier que les jeunes fréquentent librement, gratuitement, sans inscription préalable, sans régularité prédéfinie. Un espace où ils se rendent pour être écoutés, informés et soutenus dans leurs difficultés ou tout simplement pour se reposer. Dans le huis clos de ce refuge, son film trace une galerie de portraits âpre et attachante de jeunes à la recherche d’une estime d’eux-mêmes qui semble irrémédiablement les fuir. Dans cet entretien, Varga nous parle de l'histoire singulière de cette commande (passée par Mosaïque aux Laboratoires d'Aubervilliers) devenue son premier film documentaire. L'image, son statut, son sens, est au cœur d'un dialogue complexe et de malentendus parfois douloureux entre elle et les travailleurs sociaux du site. L'artiste aborde sans détours les difficultés à faire accepter un regard qui, s'il n'est pas consensuel, reste à ses yeux un témoignage sincère sur l'histoire d'un lieu inédit.
La parole aux jeunes de la classe:
"J'ai trouvé le film très intéressant et très drôle. Contrairement aux autres films qui ont pour thème la banlieue, celui-ci utilise un point de vue interne. Les "acteurs" étant ces jeunes qui vivent dans les cités. Ce point de vue permet de rendre le film plus réaliste donc, plus intéressant. Ce que j'ai surtout apprécié, c'est qu'il n'y a aucun parti pris. Ni pour les jeunes, ni pour le reste du monde. Leur vie y est présentée telle qu'elle est, dans leur quotidien. La parole est aux jeunes et c'est ce qui change" Sarah Bekka.
"Ce film illustre la vie de plusieurs jeunes de quartiers défavorisés qui se retrouvent régulièrement dans une sorte de foyer. Julia Varga a suivi une dizaine de ces jeunes, qui manquent souvent de repères, dans leur quotidien. Leurs parents n'ont jamais posé de limites. Je parlerai plutôt de reportage que de film: Tout est réel, ce qui nous lie d'autant plus aux jeunes qui ont entre 10 et 19 ans. La caméra était posée, ce qui a dû les mettre en confiance et faciliter la parole. Ainsi nous pouvons nous identifier à ces jeunes nous qui vivons dans un quartier dit "sensible". Le climat est tendu et les jeunes expriment un réel malaise ce que nous observons aussi dans notre quartier." Mary de Faria.
9h30 Nous y voilà...Delphine et Céline nous attendent avec des croissants, des gâteaux des jus de fruits et du chocolat . On se présente, un temps d'échange et nous partons visiter les lieux...Drôle d'architecture!
Atelier du regard: Ouvrir grand les yeux sur la danse. Courte pause déjeuner.
Puis, en route pour le studio 3. Notre studio. Nous allons enfin rencontrer Pal Frenak et Kristof, un de ses danseurs. Prendre conscience, être avec soi, pour mieux être avec les autres. On marche, on cherche des directions, on se perd, on se sourit...Et on jette des pneus comme d'heureux enfants! La journée se termine. Elle est passée très vite...
Deuxième jour au Centre national de la danse, toujours avec un accueil chaleureux. […] Le matin, atelier de pratique avec Christophe. Le but était de nous relaxer, d’oublier tous les regards, oublier tout ce qui est autour de nous et de se concentrer sur soi-même. […]
Soudainement, Lisa une jeune danseuse arrive dans le studio pour nous apprendre un petit bout de chorégraphie avec des gestes signés. D’un charme particulier, cette danseuse nous a donné un avant-goût de ce spectacle.
L’après-midi, nous avons assisté à une répétition du spectacle de Pal Frenak, un spectacle qui nous a surpris car les sentiments du corps y jouent un rôle important.
"1, 2, 3 avancez, reculez 2, 3, 4 gauche, droite Rapidement, lentement, Demi-tour, quart de tour On se cherche, on se trouve On se trouve, on s’enlace Et recommence…" Yamina, Sophia, Wassila,Touraiya, Kevine.
Des mouvements fluides, mais encore maladroits. Un essai pour s’imprégner au maximum de l’univers de la danse contemporaine. Appréhender la cohésion de groupe. Ne former plus qu’un avec son partenaire. Habiter son corps, en devenir le seul maître. Roulons, tournons, voltigeons, profitons de l’occasion unique qui nous est donnée. Sous l’œil avisé d’un professeur aguerri. Très peu de mots sont de rigueur, les corps parlent pour nous. Chacun tente d’être en adéquation avec son pneu géant. Porté comme un châle de mannequin ou comme support pour des jeux enfantins. Le but étant toujours de partager avec l’autre ses émotions. La mise en place d’un rythme. Une autre phrase se répétant à l’infini pour aboutir à une présentation le soir de vendredi à la hauteur de la passion que nous partageons avec Pal.
Cambrons-nous, la volupté sera au rendez-vous. Chacun rentrera sur scène comme des acteurs jouant le soir même. Camille.
L'après midi, nous avons rencontré le service de communication et nous avons élaboré notre "invitation" à la Présentation de vendredi 26.
Textes écrits, dits et dansés dans les couloirs du CND en cet avant-dernier jour de résidence…
Les textes ci-dessous ont été écrits en ce 4ème jour de résidence lors d’un atelier « danse et mots ».
Les consignes : - Choisir 3 mots qui révèlent ce que je vis cette semaine - Par 4, confronter l’ensemble des mots choisis et se mettre d’accord sur les 3 mots qui font l’unanimité dans le groupe - À partir de ces 3 mots, écrire un texte qui en soit le reflet. Le texte peut prendre n’importe quelle forme : conte, dialogue, recette de cuisine… - Une fois le texte écrit, en groupe, je choisis comment le donner à voir et à entendre à mes camarades. Je choisis un lieu du CND, je décide quelles sont les relations à l’espace, aux autres… Et je choisis le point de vue des spectateurs.
Présentation 1 : Lara, Clément, Mourad et Marion
Journal de Bord d’Elijah Làahzlowh Zig
Le 17 décembre 2005, date inoubliable pour moi. J’ai quitté la Macédoine, le cœur fendu, à cause de la crise économique à Skopje. Un mois plus tard, une lettre m’est parvenue de France, c’était mes cousins. Puis, trois jours après, j’y étais. Une telle découverte pour moi ! Redécouvrir le contact au sein d’une population vivante. Mais le mieux, c’est la relaxation ! Que ce soit dans les piscines ou sur les plages, c’est mieux que Skopje !
Pour mettre la touche finale à mon journal, une petite recette de Paris : Un petit plat simple à déguster tranquillement en enfermant son stress au placard. - Un œuf, un peu de patience, un soupçon d’amitié, un doigt d’entraide. - Cassez l’œuf dans un saladier, ajoutez le sucre. L’œuf permet un résultat gonflé. Il faut que son contact avec les morceaux de sucre soit direct. C’est le mélange œuf et sucre qui permettra un superbe résultat. Une fois mélangés, laissez reposer une semaine. - Découvrez ce délice unique dans un petit bol et en famille.
« Malgré les contraintes, on retrouve notre liberté. Elle se fait ressentir à travers la danse. Cette marque de liberté se fait ressentir à travers le corps. Nous découvrons notre corps ainsi qu’un nouvel univers… Danse.
Freedom of our body Freedom of our mind Freedom of our soul Escape to feel better Escape to move better Having the upper hand over our body in order to give way to dicovery. Discover, observe, surprise to feel oneself And learn to know each of us better. To know oneself is to be free. To interact with others is to be loved.
Chaque être a sa liberté comme chaque moine a son chapelet. La danse est comme une prison libre. La danse fait briller des flammes dans nos yeux comme Lucifer fait brûler les flammes en enfer. L’évolution des sentiments est non calculée… Et oui ! Nous ne sommes pas en math. 2+2 ne font pas irrémédiablement 4. Un mot ne veut rien dire en danse.
La danse a un sens, ce n’est pas une phrase. »
Présentation 3 : Nancy, Angéline, Camille, Wassila et Thomas
Se découvrir, atteindre l’intime. On a peur, on hésite. Ce « nous » dont on a honte et qu’on expose aux autres malgré tout, apportant finalement une sorte d’apaisement. Le dépassement de soi, exposer au grand jour les limites que l’on s’efforce de repousser. Se chercher, se trouver, s’associer, s’épanouir, établir un lien, une connexion à l’autre, pour ne former plus qu’un. Continuons ! Persévérons ! Dépassons-nous pour montrer que même amateurs, nous y arriverons !
La marche est lente. Les vaseaux se rassemblent et s’envolent, S’abandonner en soi et ne plus avoir peur. Une question, une connexion, une caresse. Puis, se toucher du regard et la danse se rapproche des uns des autres. Et enfin, se surprendre et apprendre.
Dernier jour.La tension est palpable, la Présentation approche...Dernières répétitions puis un goûter. Tous, à la fois nerveux et un peu tristes...C'est bientôt terminé...18h, les invités arrivent. Et c'est parti!Tous en harmonie, concentrés, sous le regard de Pal, Kristof et Lisa, qui comptent discrètement...Un deux, trois...Oui! Superbe!Applaudissements, émotions, mais ce n'est pas fini! Kristof a un cadeau pour nous: Il danse, seul, rien que pour nous! Éblouissant!Les remerciements, les embrassades, quelques larmes, aussi. Oui, ce fut une semaine "dense", "danse".Exigence, découverte, rencontres exceptionnelles avec de vrais professionnels mais aussi des êtres généreux.
Certains sont restés au spectacle IN TIME, celui dont on avait vu la répétition mardi. Les yeux désormais ouverts sur l'univers de Pal et ses danseurs et sur le corps et ses langages. Quelle superbe aventure!
Le 4 février dernier, nous avons reçu la visite de Mme Christiane Fournier, auteur notamment d’un dictionnaire français/langue des signes. De manière formelle, notre rencontre a commencé par un « bonjour » et s’est poursuivie par cette dure question : « Pour vous, qu’est-ce que la surdité ? ». La première réponse fut de dire que c’était un handicap mais, la personne née sourde voit-elle cela comme un handicap, n’existe-t-il pas des moyens de comprendre les sourds et des moyens pour qu’ils nous comprennent ? Bien sûr que si, la lecture labiale, par exemple, qui consiste à lire les mots sur les lèvres. Seul inconvénient, la lecture est difficile si l’on articule mal ; dans ce cas, il y a le langage signé. Présent sur notre Terre depuis les premiers Hommes*, nos évolutions n’ont jamais cessé d’en enrichir le vocabulaire. Interdite à de nombreuses reprises au cours de l’Histoire (par église, les politiciens et autres), la langue signée connaît depuis quelques années des réformes visant à favoriser son apprentissage et son développement. Langue à part entière, elle à ses « patois », ses registres de langue (qui dépendent de l’interlocuteur), et différents débits. De plus, c’est une langue tridimensionnelle où la position des mains par rapport au reste du corps est très importante, pour les droitiers : la main droite est la main directrice et la gauche fonctionne par accompagnement et/ou symétrie.
Mêlant Histoire et anecdotes, Mme Fournier nous a dévoilé une partie infime de sa connaissance du sujet tout en étant trop modeste pour se vanter d’avoir contribué à la mise en place de certaines lois favorisant l’équité due aux déficients auditifs. Pour tout le savoir qu’ellenous a livré, et pour tous ceux que ses actes ont aidé, Mme Fournier nous vous remercions.
*conseil de lecture : Le clan de l’ours des cavernes par Jean M. Auel
Blog de la classe de première L Lycée Jean Renoir.
PARTENARIATS:
Centre National de la Danse (Pantin)
Cité des Sciences (La Villette)
Compagnie de théatre Jolie Môme