Le 4 février dernier, nous avons reçu la visite de Mme Christiane Fournier, auteur notamment d’un dictionnaire français/langue des signes. De manière formelle, notre rencontre a commencé par un « bonjour » et s’est poursuivie par cette dure question : « Pour vous, qu’est-ce que la surdité ? ». La première réponse fut de dire que c’était un handicap mais, la personne née sourde voit-elle cela comme un handicap, n’existe-t-il pas des moyens de comprendre les sourds et des moyens pour qu’ils nous comprennent ? Bien sûr que si, la lecture labiale, par exemple, qui consiste à lire les mots sur les lèvres. Seul inconvénient, la lecture est difficile si l’on articule mal ; dans ce cas, il y a le langage signé. Présent sur notre Terre depuis les premiers Hommes*, nos évolutions n’ont jamais cessé d’en enrichir le vocabulaire. Interdite à de nombreuses reprises au cours de l’Histoire (par église, les politiciens et autres), la langue signée connaît depuis quelques années des réformes visant à favoriser son apprentissage et son développement. Langue à part entière, elle à ses « patois », ses registres de langue (qui dépendent de l’interlocuteur), et différents débits. De plus, c’est une langue tridimensionnelle où la position des mains par rapport au reste du corps est très importante, pour les droitiers : la main droite est la main directrice et la gauche fonctionne par accompagnement et/ou symétrie.
Mêlant Histoire et anecdotes, Mme Fournier nous a dévoilé une partie infime de sa connaissance du sujet tout en étant trop modeste pour se vanter d’avoir contribué à la mise en place de certaines lois favorisant l’équité due aux déficients auditifs. Pour tout le savoir qu’elle nous a livré, et pour tous ceux que ses actes ont aidé, Mme Fournier nous vous remercions.
*conseil de lecture : Le clan de l’ours des cavernes par Jean M. Auel